LES ENFANTS DE LA FORÊT :

Vie sauvage et gestes premiers

L'autonomie à travers les gestes premiers

Nos ancêtres ainsi que les peuples premiers ont beaucoup à nous apprendre à ce sujet. En effet durant des millénaires l'Humain a su utilisé les matières premières naturelles qu'il a transformé et retravaillé dans le but de subvenir a ses besoin fondamentaux. Il a su réutiliser les fibres végétales pour en faire des paniers où des cordes, tailler la pierre pour obtenir tranchants et grattoirs, transformer la peau en cuir et fourrure pour se vêtir, fumer la viande pour mieux la conserver, reconnaître les plantes qui se mangent comme celles qui soignent,... La liste est longue.

Notre association a pour objet la l’expérimentation et la transmission de ces savoirs faire et êtres ancestraux. Que chaque personne puisse gagner en autonomie et développer sa confiance en sa capacité à évoluer en milieu naturel et au sein d'un groupe.

"Les sauvageonnes"

J’aime toutes les plantes, celles du jardin mais plus encore, celles que l’on ne regarde pas beaucoup. Les mal aimées, les adventices, les méprisées… celles qu’on appelle les « mauvaises herbes », ces petites sauvageonnes que l’on va glaner sur les chemins oubliés. Il y a quelque chose de si puissamment libérateur à gagner en autonomie. Savoir que l’on peut se nourrir de ce qui pousse sous nos pieds, sans même avoir rien planté est un sentiment très fort. Sans même envisager tout ce que ces plantes peuvent apporter à la santé, simplement baisser notre dépendance en terme de nourriture achetée. Alors quand on se rappelle aussi que leur valeur nutritive est en moyenne largement supérieure à celle de plantes cultivées, on a envie de passer le cap et de les déguster !

Alors allons-y et mangeons des orties ! Mangeons des pissenlits, de l’alliaire, de l’oseille sauvage, des feuilles de pulmonaire,de l’ail des vignes et de la petite stellaire. Mangeons des faînes, les noisettes des haies, mangeons les baies sur le chemin. Mangeons les fleurs de la cardamine ou de la vesce des haies. Baissons la tête et regardons donc un peu ce que foulent nos pieds. Osons croquer, osons sentir ce qui se passe. Dépassons la barrière de l’amère, de l’acide ou de l’astringence et fermons un peu les yeux.


Dans ce cheminement pour apprivoiser ces sauvageonnes, la sécurité est un aspect essentiel, ne cueillons pour cette expérience que ce que l’on connaît parfaitement ! La reconnaissance qui demande patience et ténacité est un des aspects fondamentaux des chercheurs en autonomie. Quand je vois le degré de bonheur et de satisfaction liée à cette quête, chez les gens que j’emmène en cueillette sauvage, ça me conforte toujours dans ce chemin de vie.


Ceux qui me connaissent savent comme je tiens à cœur de partager mon amour des plantes sauvages et comment j’ai mis cet amour au cœur de ma vie : partager ce que j’en comprends, chaque année un peu plus loin, un peu plus profond. On comprend par la tête, par les connaissances qu’on peut acquérir. On comprend par les sens, par ce qui répond à l’intérieur de nous en regardant, en sentant, en goûtant, en touchant. La technologie nous permet même d’entendre aujourd’hui le chant des plantes... Dans la voie du sentir, il y a en plus ce petit quelque chose qui dépasse nos 5 sens, que la science n’explique pas tout à fait mais qui pourtant semble bien aussi réel que le reste quand je me sens si bien auprès de certaines plantes. Quelque chose du domaine de la vibration, du vivant dans ce qu’il a de plus subtil et profond. C’est par là que je parle d’histoires d’amour avec les herbes, d’entrer en amitié avec le végétal et même de relation libidinale aux plantes ! Alors, vous me suivez dans cette folle aventure ?

Des vieilles mémoires qui remontent, la petite fille qui suce le suc sucré du trèfle rouge ou nos ancêtres qui durant des millions d’années mettaient au centre de leur quotidien cette cueillette de plantes sauvages…

Dans un monde où le terme sauvage a une connotation péjorative;

Le terme "sauvage" a parcourut différentes interprétations à travers l'histoire. Il tire son origine de l'adjectif latin silvaticus, "relatif à la forêt", celui-ci dérivé du mot silva, "la forêt". Il a évolué pour devenir salvaticus, puis salvage en vieux français. Cet adjectif désignait alors une plante, un animal où des humains vivant dans les forêts.

Au fil des siècles on a oublié l'origine sylvestre de ce mot. Il est alors utilisé pour parler de personnes grossières et sans manière où de brigands vivant dans les bois. On a qualifié tous les peuples autochtones rencontrés durant les colonisations occidentales de "sauvages". Aujourd'hui synonyme de barbare où de primitif, il en est devenu insultant. Sauvage est le contraire de civilisé.

Dans la course à une modernité coupée des sens, il est essentiel que l'humain retrouve sa place au sein du vivant et de son environnement. On nous invite alors à retourner au corps qui, à l'état sauvage, est le seul siège de l’expérience sensitive et sensible. Car en effet, c'est à l'écoute profonde des sens que nait l'autonomie.

Demandez aux peuples premiers, qui vous a appris les plantes au tout début ? Ils vous répondront : Ce sont les plantes qui nous l'ont enseigné.

Demandez à un tailleur de silex comment il a appris à façonner la pierre en un outil ? Il vous dira : j'ai cassé du cailloux durant longtemps et en grande quantité. Et j'ai écouté le son, j'ai observé l'éclat, j'ai senti les vibrations de l'impact dans mes mains. J'ai appris et j’apprends toujours.

Observons les yeux rivés sur les flammes dansante et la braise crépitante, observons en nous le réconfort qu'apporte ce foyer. Cela fait des millions d'années que chaque soir on se réunit autour du feu. Et n'importe quelle personne la plus citadine soit elle n'est pas insensible aux vertus du feu. Cela fait partie de notre mémoire collective, tout comme chaque gestes du quotidien ( chercher de l'eau, ramasser du bois, cueillir des plantes, chasser, allumer un feu, coudre un vêtement,...).

S'ensauvager c'est renouer à une plus grande confiance en nous et retrouver notre juste place sur cette planète.

"S'ENSAUVAGER"

Photo de Can Can Huang

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